
Les smartphones sont devenus des compagnons inséparables pour beaucoup, offrant une pléthore de fonctionnalités. Une question revient cependant régulièrement : nos téléphones nous écoutent-ils pour mieux cibler la publicité ? Des utilisateurs affirment avoir discuté de produits pour ensuite voir des annonces correspondantes apparaître sur leurs écrans.
Les entreprises technologiques nient ces pratiques, arguant que les algorithmes et les historiques de navigation suffisent à personnaliser les publicités. Toutefois, cette explication ne convainc pas tout le monde, alimentant les théories autour du respect de la vie privée. Entre réalité et paranoïa, la vérité se situe peut-être à mi-chemin.
A découvrir également : Le top 4 des meilleurs techniques de webmarketing que vous devriez utiliser en 2022
Plan de l'article
La théorie du téléphone espion : mythe ou réalité ?
L’idée que nos smartphones écoutent nos conversations pour personnaliser les publicités est omniprésente. Plusieurs utilisateurs ont rapporté avoir discuté de produits pour ensuite voir des annonces correspondantes apparaître sur leurs écrans. Cette coïncidence a alimenté les suspicions.
Numerama, par la voix de son journaliste Nicolas Lellouche, dément ces théories. Selon lui, l’écoute permanente des smartphones est techniquement impossible. Renaud Feil, cofondateur de Synacktiv, explique que cette pratique viderait rapidement la batterie de nos appareils. Fred Raynal, directeur de Quarkslab, ajoute que l’écoute permanente nécessiterait une connexion internet constante et significative.
A lire aussi : Efficacité publicités en ligne: quel impact sur votre stratégie marketing ?
Les experts expliquent
- Nicolas Lellouche : l’écoute permanente des smartphones est techniquement impossible.
- Renaud Feil : l’écoute continue viderait rapidement la batterie.
- Fred Raynal : une connexion internet importante serait nécessaire.
- Clément Monjou : les conversations ne sont pas utilisées pour le ciblage publicitaire.
La suspicion est pourtant tenace. Clément Monjou, travaillant pour Alexa International, assure que les conversations ne sont pas exploitées pour cibler les publicités. Les experts en cybersécurité de Kaspersky réfutent aussi cette idée, expliquant que les données collectées se limitent à celles nécessaires pour les fonctionnalités des applications.
Face à cette inquiétude, vous devez comprendre comment les publicités sont réellement ciblées. Les géants comme Google et Facebook utilisent des avatars numériques basés sur les historiques de navigation, la géolocalisation et les cookies. Ces techniques permettent de prédire les besoins des utilisateurs sans avoir recours à une écoute permanente.
Les mécanismes de collecte de données sur smartphone
Les géants du numérique, tels que Google et Facebook, utilisent des avatars numériques pour mieux cibler les publicités. Ces avatars sont construits à partir de vos historiques de navigation, vos interactions sur les réseaux sociaux, voire votre géolocalisation. Ces informations permettent de dresser un modèle comportemental précis, puis d’anticiper vos besoins grâce à l’apprentissage automatique.
Source | Utilisation |
---|---|
Avatar numérique pour cibler les publicités | |
Avatar numérique pour cibler les publicités | |
CMG | Données audio pour des publicités ciblées |
Les données et leur utilisation
- Géolocalisation : les applications peuvent accéder à votre position pour proposer des publicités locales.
- Cookies : ces fichiers suivent vos habitudes de navigation et permettent de personnaliser les annonces.
- Données personnelles : les informations issues de vos interactions en ligne sont stockées et analysées.
Google, par exemple, utilise ces données pour créer des profils utilisateurs détaillés, capables de prédire vos centres d’intérêt futurs. Facebook suit une approche similaire, en exploitant les informations des interactions sociales et du contenu partagé.
L’utilisation des modèles comportementaux par les entreprises comme CMG (Cox Media Group) va encore plus loin. Ils intègrent des données audio recueillies via des publicités diffusées en arrière-plan, permettant ainsi une personnalisation encore plus fine des annonces.
Ces mécanismes sophistiqués révèlent comment le ciblage publicitaire est optimisé sans nécessiter une écoute active de vos conversations téléphoniques.
Les assistants vocaux et l’écoute passive
Les assistants vocaux tels que Siri, Alexa, Cortana et Google Assistant utilisent des microphones pour écouter les commandes des utilisateurs. Toutefois, ces dispositifs peuvent être activés par erreur, déclenchant ainsi des enregistrements non intentionnels.
Nicolas Lellouche de Numerama explique que l’écoute permanente des smartphones est techniquement impossible, une affirmation renforcée par Renaud Feil, cofondateur de Synacktiv, qui souligne que cette écoute viderait rapidement la batterie de l’appareil. Fred Raynal de Quarkslab indique que l’écoute constante nécessiterait une connexion internet importante, rendant cette théorie peu viable.
Les risques liés à l’activation involontaire
Les assistants vocaux sont programmés pour reconnaître des mots-clés spécifiques, mais cela peut parfois entraîner des activations involontaires. Ces erreurs d’activation peuvent conduire à des enregistrements de conversations qui ne sont pas destinées à être entendues par l’appareil.
- Micro : l’activation involontaire peut entraîner des enregistrements accidentels.
- Vie privée : ces enregistrements peuvent contenir des informations sensibles.
Selon Clément Monjou d’Alexa International, ces enregistrements ne sont pas utilisés pour le ciblage publicitaire. Les données collectées sont destinées à améliorer la reconnaissance vocale et à offrir une meilleure expérience utilisateur. Toutefois, la possibilité d’enregistrements accidentels alimente les craintes concernant la vie privée.
Bien que les assistants vocaux puissent potentiellement enregistrer des conversations accidentellement, les experts s’accordent à dire que ces enregistrements ne sont pas utilisés à des fins publicitaires. Le véritable enjeu réside dans la gestion de ces données et la protection de la vie privée des utilisateurs.
Comment se protéger du ciblage publicitaire
Pour limiter le ciblage publicitaire, plusieurs stratégies peuvent être mises en œuvre. Daniel Markuson de NordVPN recommande d’utiliser des VPN pour masquer l’adresse IP et ainsi réduire la traçabilité. Les VPN chiffrent les données échangées et rendent plus difficile pour les annonceurs de suivre les activités en ligne.
Les experts de Kaspersky préconisent aussi de désactiver les publicités personnalisées dans les paramètres des applications et des systèmes d’exploitation. Voici quelques conseils pratiques :
- Accédez aux paramètres de votre smartphone et désactivez les options de personnalisation des annonces.
- Utilisez des bloqueurs de publicités pour empêcher l’affichage des annonces sur les sites web et les applications.
- Effacez régulièrement les cookies et l’historique de navigation pour réduire la quantité de données collectées.
Daniel Markuson met aussi en garde contre les balises ultrasoniques, un mécanisme plus discret utilisé pour le ciblage publicitaire. Ces balises émettent des sons inaudibles pour l’homme mais détectables par les appareils électroniques, permettant ainsi de suivre les interactions des utilisateurs.
Pour se prémunir, Markuson recommande de désactiver l’accès au microphone pour les applications non essentielles et de vérifier régulièrement les autorisations accordées aux applications. En adoptant ces mesures, les utilisateurs peuvent mieux protéger leur vie privée et réduire le ciblage publicitaire.